Anomalies techniques et hygiéniques
Si micro-organismes et agents pathogènes prolifèrent dans des conditions défavorables, c’est généralement dû à des anomalies techniques. Bon nombre de défauts techniques sont possibles, notamment une conception inadéquate, des interventions erronées sur l’installation ou des températures de l’eau trop élevées ou trop basses.
Raisons possibles en un clin d’œil
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Biofilm présentant un risque de nature hygiénique
Un autre facteur d’influence est le biofilm lui-même. Pour le développement de la communauté du biofilm et le nombre de micro-organismes, plusieurs facteurs sont directement liés à la qualité de l’eau et aux défauts techniques en présence. Les paramètres qui influencent significativement la croissance du biofilm ainsi que le nombre de micro-organismes sont la température comme facteur primaire (illustration), la qualité de l’eau potable (dureté de l’eau), les nutriments biologiques, le COD, le temps de stagnation/séjour (facteur primaire 2), les matériaux/substances et la structure de surface (âge du matériau). Des ouvrages détaillés sur des articles spécialisés et des projets de recherche sont disponibles en la matière.
Des temps d’arrêt trop longs (interruptions de service régulières de plus de 7 jours dans l’eau potable) signifient que le biofilm est trop sensible et mobile, permettant de distribuer très rapidement de grandes quantités de micro-organismes et de parties du biofilm dans l’installation lors des coups de bélier. Il en résulte des valeurs très élevées d’UFC, Legionella et/ou Pseudomonas aeruginosa aux points de prélèvement affectés. Avec un écoulement suffisant, un biofilm stable se forme, ce qui n’entraîne aucune altération durable de la qualité de l’eau potable.
Attention également avec les conversions/extensions : De puissants changements soudains dans la vitesse d’écoulement après plusieurs années d’utilisation peuvent mener à la destruction du biofilm dans l’ancienne construction (adaptation/conditionnement aux forces de cisaillement/conditions - résistance de la surface du biofilm) et avec un rinçage insuffisant à la contamination du nouveau tronçon de conduites.
Des problèmes d’ordre technico-hygiéniques peuvent également être induits par des biofilms :
- Contamination de l’eau potable en raison d’une formation accrue de biofilm
- Épuisement de désinfectants et formation possible de sous-produits de désinfection
- Formation d’odeurs
- Cause de la décoloration et de la turbidité de l’eau potable
- Bio corrosion
- Augmentation de la résistance à l’écoulement dans les conduites (en liaison avec le calcaire)
Germe dangereux : Pseudomonas aeruginosa
Compte tenu de l’aspect micro biologico-hygiénique et de la propagation de Legionella, la bactérie environnementale Pseudomonas aeruginosa est l’un des germes pathogènes les plus importants qui peuvent également se propager dans les installations d’eau potable. Pseudomonas aeruginosa pénètre dans un réseau d’installation domestique par la conduite de raccordement de service domestique ou est introduite lors de travaux sur l’installation ou dans une nouvelle installation à la suite de composants ou d’outils et d’équipement contaminés. Les tuyaux inutilisés et une stagnation dans l’installation domestique favorisent la propagation. Les systèmes de conduites d’eau froide sont particulièrement touchés, points de puisage inclus. Une fois qu’elle s’est établie, des mesures longues, chronophages et onéreuses sont souvent le seul moyen de l’éliminer. La réduction de ce risque à un minimum implique d’éviter les erreurs dans la conception, la construction, la mise en service et l’exploitation de l’installation d’eau potable conformément aux règles générales d’ingénierie.
Les bactéries peuvent en l’occurrence se retrouver localement ou de façon systémique dans le circuit d’eau froide et le circuit d’eau chaude. On les trouve notamment dans des systèmes de traitement de l’eau décentralisés comme les adoucisseurs d’eau, des systèmes de production d’eau de dialyse, des tronçons de conduites avec de l’eau stagnante, mais aussi dans la zone de raccords d’extraction et directement aux robinets (par ex. aérateurs, pommeaux de douche). La contamination peut se produire tant dans des installations d’eau potable existantes que dans des installations où de nouvelles mesures ou modifications ont été apportées avant ou peu après la mise en service de ces systèmes.